Il s'en fallut de peu que Mary Kingsley ne soit une bâtarde: son père, médecin et grand voyageur, n'épousa sa mère, gouvernante, que quatre mois avant le mariage. Les débuts dans la vie de Mary sont solitaires et mornes — son père est le plus souvent absent et sa mère, dépressive chronique, utilise son aînée comme infirmière. Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'infos.
Son dérivatif est dans la bibliothèque de la famille, particulièrement riche en livres de géographie. Durant les quinze ans qu’elle passe au chevet de sa mère, elle se passionne pour les récits des grands explorateurs et étudie l’Afrique. La libération vient pour elle avec la mort de ses parents. Un an plus tard, en 1893, elle quitte l’Angleterre pour réaliser son rêve. Son intention était, dira-t-elle plus tard, d’aller « mourir en Afrique », mais très vite, sa démarche suicidaire se transforme en un voyage de découverte géographique et scientifique. En même temps, elle collecte des spécimens de poissons pour le British Museum et amasse des observations originales sur les mœurs de cette partie de l’Afrique, sans jamais abandonner la tenue propre aux dames de l’Angleterre victorienne : jupe longue, corset, chapeau, parapluie. « Quant à enfermer les extrémités inférieures de mon anatomie dans des pantalons, affirme-t-elle, plutôt monter sur l’échafaud. » Après le Congo, elle visite le Sierra Leone, le Gabon, et remonte l’Ogoué, en vapeur puis en pirogue. Là, elle séjourne parmi le peuple Fang, puis entreprend l’ascension du Mont Cameroun. Ses moyens financiers étant limités, elle troque des pièces de tissu contre du caoutchouc ou de l’ivoire, et, lors de ses séjours en Angleterre, publie des récits de voyage et multiplie les conférences, auxquelles son sens de l’humour et son flegme assurent un solide succès. Dans le même temps, elle ne craint pas de dénoncer ouvertement une politique coloniale qui repose sur « les bonnes intentions, l’ignorance et les fusils », et se voit accusée par le Colonial Office d’être la « femme la plus dangereuse du camp adverse ». Au fil du temps, sa renommée lui donne une liberté de mouvement et de pensée de plus en plus affirmée : elle transforme son appartement en serre exotique et se promène dans les rues de Londres un singe sur l’épaule — mais conserve son corset et ses collets montés envers et contre tout. En 1900, elle part pour se faire infirmière dans les camps de prisonnier de l’Afrique du Sud ravagée par la guerre des Boers. Ce sera son dernier voyage. Elle meurt dans une épidémie de fièvre typhoïde le 3 juin, 1900.
Quelques jours plus tard, en guise d’hommage, une société promise à un bel avenir, l’African Society, tient symboliquement sa première séance dans l’appartement de Mayr Kingsley. Son but : faire connaître « les lois et les coutumes africaines » dans une perspective de meilleure compréhension mutuelle entre les mondes blancs et noirs.
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Entrez dans l'aventure au féminin...
Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.
Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?
En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.
Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?
En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.
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Pour en savoir plus sur Mary Kingsley, on peut lire son récit de voyage publié chez Phébus : Mary Kingsley Une odyssée africaine, et pour aller plus loin, lire Imperial Aventuress, de Dea Birkett.
RépondreSupprimerEtait-ce elle qui était surnommée la Lawrence d'Arabie au féminin?
RépondreSupprimerNon, ce n'est pas elle qui était surnommée la Lawrence d'Arabie au féminin, c'est Gertrude Bell. Mary Kingsley était passionnée par l'Afrique.
RépondreSupprimerOuuahhh !!!
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