Aile, elle… Le jeu de mot est volontaire. Si Virginie
Hériot a baptisé tous ses bateaux Aile ou Ailée, c’est parce
qu’elle s’identifiait à eux, elle que le poète Rabindranath Tagore appelait
Madame de la Mer.
Rêver de bateaux, construire des bateaux, vivre sur des
bateaux et les faire voler… Elle avait peu de temps, car sa santé était fragile, et elle en avait conscience,
mais sa passion et sa fortune lui permettaient d’avancer à toute allure. Fée aux
pouvoirs illimités, elle fit apparaître sur mer douze voiliers aux lignes
irréelles. C’est la plus grande flotte de course de la France des années 1920 : six 8 m J.I.,
d’Aile à Aile VI, cinq dans la catégorie des 6 m J.I, de Petite
aile à Petite aile V, plus la goélette Ailée deuxième du nom.
Pour excuser ses dépenses – dans ces années-là, le moindre JI coûte deux à
trois millions de francs, elle revendique de ne faire appel qu’à des chantiers français pour
réaliser ses monotypes de course. Mieux, elle étudie le dessin de la carène, la
disposition des mâts, la coupe des voiles, la répartition du poids, et suit la
construction dans le moindre détail. Surtout, elle navigue et elle
court : de 1924 à 1932, elle participe en moyenne à 90 régates par an,
gagne de une à huit coupes par an, et parcourt 70 000 milles. […]
Retrouvez Virginie Hériot et
d'autres dans le magnifique 100 marins, qui vient de paraître aux éditions Paulsen.
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