Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



samedi 3 mars 2012

Nellye Bly ou le tour du monde en 72 jours

Voyageuse et reporter. C’est à dix-huit ans qu’Elizabeth Cochran devient journaliste, embauchée après avoir adressé au The Pittsburg Dispatch, une chronique signée « l’Orpheline solitaire ». Devenue correspondante sous le pseudonyme de Nellie Bly, titre d’une chanson de l’époque, elle se spécialise d’emblée dans les reportages sur les conditions de vie des femmes au travail et des ouvriers dans les usines. Quand ses employeurs la transfèrent dans des rubriques moins dangereuses — jardinage, cuisine,  mode —, elle démissionne et part pour le Mexique, d’où elle envoie des enquêtes sur la corruption et sur la pauvreté. Après son expulsion par le gouvernement mexicain, elle part à New York et entre au New York World, le journal de Joseph Pulitzer… La célébrité ne lui viendra pas, cependant, du reportage social, mais d’un pari lancé par
Pulitzer : faire le tour du monde en moins de quatre-vingt jours. Nellie Bly part le 14 novembre 1889, et relève le défi sans encombre, de bateau en train, d’omnibus en pousse-pousse. Elle n’a pas vu grand-chose des pays visités, mais son voyage très médiatisé, grâce à son talent de conteuse, lui assure une liberté de plume dont elle profitera par la suite.
En 1895, elle épouse un industriel millionnaire. Veuve en 1905, elle entreprend de réformer l’entreprise de son mari selon des principes sociaux novateurs (suppression du travail à la pièce, construction d’un centre de loisir pour les ouvriers, d’un club de pêche et de chasse, d’une bibliothèque…). En faillite, elle fuit ses créanciers en Angleterre alors même que  la Première Guerre mondiale fait rage. Nellie Bly retrouve son métier et se fait correspondante de guerre jusqu’en 1919. De retour à New York, elle consacre ses derniers reportages aux enfants abandonnés (pour le New York Evening Journal). Elle meurt de pneumonie le 27 janvier 1922, âgée seulement de quarante-quatre ans, et saluée comme une grande figure du journalisme par toute la presse américaine.

Pour en savoir plus : Around the World in Seventy-two Days, Nellie Bly, Undialog Publications, New York, 2003.
Et le site qui lui est consacré : The pionneer woman journalist.

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