Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



lundi 30 mai 2011

La voyageuse et le corsaire

Aphra Behn,
une autre voyageuse dans la Guyane
du XVIIe siècle
Quel rapport entre un jeune surfeur d'aujourd'hui et une voyageuse vieille de trois siècles ? Mystère des rencontres... En tout cas, c'est bien Lodjewik Allaert, auteur d'un joli livre sur la glisse: L'instinct de la glisse (Editions Transboréal) qui m'a fait découvrir ce petit bijou : le journal de voyage d'Elizabeth Van der Woude.

Elizabeth avait vingt ans quand elle est partie de Hollande, en 1676, pour s'installer avec sa famille dans une nouvelle colonie encore à fonder sous le nom d'Orange, à l'embouchure de l'Oyapock. Son père meurt en voyage, puis sa soeur à l'arrivée sur l'Amazone. C'est la saison des pluies, et, même si la nature est enchanteresse ( "la nuit, toute la forêt semblait remplie d'étoiles et nous étions profondément émerveillés quand nous reconnûmes que ce n'était que des lucioles...") le climat est pénible. Elizabeth tombe à son tour malade. Comme le gouverneur lui refuse l'autorisation de rentrer en Hollande, elle prend la poudre d'escampette et s'embarque sur un bateau en partance. Lequel tombe dans un calme plat qui le porte sur les brisants de Guadeloupe, auxquels il n'échappe que pour rencontrer un ouragan  - "les poissons en étaient comme ivres dans la mer". Tandis que les voyageurs remontent vers Terre-Neuve, secoués par les tempêtes, le bateau perd une ancre, puis le mât d'artimon, le gouvernail, "un grand nombre d'agrès". Le 2 juin 1677, enfin, Elizabeth tombe aux mains du corsaire Jean Bart. Quelle rencontre encore que celle-là ! D'un côté la rigueur et la raideur d'une jeune protestante dont on imagine si bien le col et la coiffe empesés, de l'autre la galanterie d'un marin de fortune, qui sera bien obligé de s'incliner devant la  force d'âme de sa captive. "Je repoussai au loin un livre de patrenôtres et à plusieurs reprises j'éteignis des chandelles de suif" - autrement dit, Elizabeth résiste aux tentations que les "papistes" (les catholiques) mettent partout autour d'elle. Finalement, la voyageuse retrouve sa patrie seule et ruinée. Le flegme et la candeur de son récit font regretter qu'elle ne soit pas repartie !

lundi 23 mai 2011

Ida Pfeiffer sur France Inter

Stephanie Duncan
Si vous voulez entendre parler longuement de Ida Pfeiffer, vous pouvez encore podcaster l'émission de Stéphanie Duncan du vendredi 13 mai. Stéphanie et moi avons évoqué cette incroyable aventurière voyageuse et exploratrice du XIXe siècle - j'ose dire la plus grande de tous les temps.
Pour podcaster, suivez ce lien.

lundi 28 février 2011

Et les Françaises ?

En effet... La plupart des livres et des sites consacrés aux aventurières voyageuses donnent quasi exclusivement des noms britanniques et américains. On s'interroge : les Françaises ne sont pas des aventurières ?
En 2010, sans aucun doute, elles le sont autant que les autres. Il suffit de lire Jeromine Pasteur ou Isabelle Autissier pour en être sûr (vous trouverez d'autres noms, sur la page "Aventurières d'aujourd'hui", que je compléterai à la demande).
Dans le passé ? La réponse est plus compliquée. Il est vrai que peu de noms sortent des archives, plus exactement peu de noms de voyageuses solitaires et acharnées, se revendiquant telles, à la manière d'Isabella Bird ou Gertrude Bell.  Pourtant, elles existent, et c'est le grand mérite du livre de Françoise Lapeyre que de les faire sortir de l'ombre : Le roman des voyageuses françaises. On comprend bien, en le lisant, pourquoi cette ombre... Les voyageuses françaises étaient presque toutes cachées derrière un homme, leur mari le plus souvent, ou derrière une profession qu'elles mettaient en avant plus que leur goût du voyage.
Citons, grâce à Françoise Lapeyre : Marie de Ufjalvy-Bourdon, Adèle Hommaire de Hell, Mme Biard, Mme Chantre, Catherine de Bourboulon, Lise Cristiani (violoncelliste), Olympe Audouard (journaliste)...
Il faut citer aussi celles qui ont mis leur goût du voyage au service du militantisme politique, comme Flora Tristan ou Louise Fusil.
Deux caractéristiques propres au monde latin : la disparition de la femme derrière le mari, et la prééminence du champ politique sur les autres. C'est pourquoi, avant Alexandra David Néel, il y a très peu de grandes dames du voyage, en France, en tout cas qui se revendiquent comme telles. Mais il faut lire le livre de Françoise Lapeyre pour comprendre que les aventures des voyageuses françaises n'étaient pas moins mouvementées que les autres.
Le roman des voyageuses françaises (Payot, 2007)

jeudi 28 octobre 2010

Ida Pfeiffer La première aventurière exploratrice

Ida Pfeiffer a été, non la première voyageuse, mais celle qui, la première, a voulu donner un nouveau sens au mot "aventurière", la première à vouloir être une exploratrice, pas une courtisane ni une espionne. C'était en 1850... Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'nfos...

dimanche 17 octobre 2010

Mary Kingsley La femme la plus dangereuse du camp adverse

Il s'en fallut de peu que Mary Kingsley ne soit une bâtarde: son père, médecin et grand voyageur, n'épousa sa mère, gouvernante, que quatre mois avant le mariage. Les débuts dans la vie de Mary sont solitaires et mornes — son père est le plus souvent absent et sa mère, dépressive chronique, utilise son aînée comme infirmière. Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'infos.

vendredi 15 octobre 2010

Bell de Bagdad

Comme on disait Lawrence d'Arabie, il faudrait dire Bell de Bagdad pour évoquer Gertrude Bell...
Née dans une famille fortunée et cultivée, Gertrude Bell décide très jeune de vivre un destin hors du commun. Admise à Oxford, elle en sort avec un premier prix d’histoire moderne. À l’aube de ses trente ans, après de brèves fiançailles sans lendemain, elle se lance dans l’alpinisme. Puis elle part pour la Syrie séjourner chez des amis de sa famille, et découvre le désert.  Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'infos.

lundi 11 octobre 2010

C’est sur prescription médicale qu’Isabella Bird entreprend son premier voyage : elle vient de passer ses quarante ans, à l’été 1872, quand un médecin lui conseille de partir outremer pour oublier le mal de dos qui la force depuis son enfance à vivre cloîtrée. Conseil judicieux : après une traversée mouvementée vers l’Australie, cette fille de pasteur écossais découvre le plaisir du danger et de l’errance ; Plus jamais elle ne s’arrêtera, sauf pour un bref mariage suivi d’un long veuvage. Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'Infos.