Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



lundi 28 février 2011

Et les Françaises ?

En effet... La plupart des livres et des sites consacrés aux aventurières voyageuses donnent quasi exclusivement des noms britanniques et américains. On s'interroge : les Françaises ne sont pas des aventurières ?
En 2010, sans aucun doute, elles le sont autant que les autres. Il suffit de lire Jeromine Pasteur ou Isabelle Autissier pour en être sûr (vous trouverez d'autres noms, sur la page "Aventurières d'aujourd'hui", que je compléterai à la demande).
Dans le passé ? La réponse est plus compliquée. Il est vrai que peu de noms sortent des archives, plus exactement peu de noms de voyageuses solitaires et acharnées, se revendiquant telles, à la manière d'Isabella Bird ou Gertrude Bell.  Pourtant, elles existent, et c'est le grand mérite du livre de Françoise Lapeyre que de les faire sortir de l'ombre : Le roman des voyageuses françaises. On comprend bien, en le lisant, pourquoi cette ombre... Les voyageuses françaises étaient presque toutes cachées derrière un homme, leur mari le plus souvent, ou derrière une profession qu'elles mettaient en avant plus que leur goût du voyage.
Citons, grâce à Françoise Lapeyre : Marie de Ufjalvy-Bourdon, Adèle Hommaire de Hell, Mme Biard, Mme Chantre, Catherine de Bourboulon, Lise Cristiani (violoncelliste), Olympe Audouard (journaliste)...
Il faut citer aussi celles qui ont mis leur goût du voyage au service du militantisme politique, comme Flora Tristan ou Louise Fusil.
Deux caractéristiques propres au monde latin : la disparition de la femme derrière le mari, et la prééminence du champ politique sur les autres. C'est pourquoi, avant Alexandra David Néel, il y a très peu de grandes dames du voyage, en France, en tout cas qui se revendiquent comme telles. Mais il faut lire le livre de Françoise Lapeyre pour comprendre que les aventures des voyageuses françaises n'étaient pas moins mouvementées que les autres.
Le roman des voyageuses françaises (Payot, 2007)