Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



jeudi 28 octobre 2010

Ida Pfeiffer La première aventurière exploratrice

Ida Pfeiffer a été, non la première voyageuse, mais celle qui, la première, a voulu donner un nouveau sens au mot "aventurière", la première à vouloir être une exploratrice, pas une courtisane ni une espionne. C'était en 1850... Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'nfos...

Brésil, Chine, Singapour, Ceylan, Inde, Mésopotamie, Perse, Kurdistan, Polynésie, Bornéo, Madagascar… Ida Pfeiffer est certainement la première voyageuse au sens moderne du terme : c'est-à-dire qu’elle ne voyage ni pour accompagner son mari, ni pour chercher fortune, ni pour espionner. Elle est aussi sans doute la première à vivre de ses récits de voyages : chaque nouvelle publication lui rapporte de quoi repartir, car sa rente de petite bourgeoise lui suffit à peine pour se nourrir. Sa résistance à la fatigue et à la douleur lui permet d’ailleurs de se contenter de peu : il lui arrive souvent de dormir à la belle étoile ou sous un porche, et elle marche pieds nus quand ses chaussures sont usées. Elle embarque sur les seuls bateaux de lignes qui lui donnent une place gratuite – à même le pont si besoin. La surprise est que son audace, son courage, son indépendance vont de pair avec un regard qui reste indéfectiblement marqué par son appartenance sociale ― Ida Pfeiffer reste envers et contre tout une petite-bourgeoise viennoise, avec ses défauts (elle fustige le laisser-aller des bédouines qui portent des robes déchirées) et ses qualités (elle entreprend aussitôt de donner des leçons de couture aux « indolentes »). Son esprit, cependant, n’est pas aussi étroit que ses récits l’ont trop souvent laissé croire ; ainsi note-t-elle que les femmes des peuples primitifs ne sont pas si opprimées que l’écrivent les voyageurs hommes, qu’elles le sont en tout cas moins que les petites ouvrières de Vienne : « Il n’y a pas de sort plus malheureux que celui de la femme pauvre en Europe », note-t-elle sans craindre de bousculer ses lecteurs.

Née dans la bourgeoisie viennoise en 1797, Ida-Laure Reyer a été élevée par un père peu conventionnel, selon des principes qui conjuguaient liberté, austérité et frugalité. Une fois veuve, sa mère entreprend de faire du « garçon manqué » qu’est l’adolescente une demoiselle comme les autres. Le processus, douloureux, semble réussir lorsque la jeune fille épouse docilement le mari qu’on lui a choisi, M. Pfeiffer. Durant vingt-sept ans, Mme Pfeiffer est une épouse soumise et une mère aimante. Mais, confiera-t-elle dans ses Mémoires, passionnée de géographie, elle ne renonce pas à vivre un jour ses rêves. Ses enfants grandissent, s’installent. Enfin, l’année de ses quarante-sept ans, Ida Pfeiffer décide de passer à l’acte. Prudemment, elle fait part d’une simple intention de rendre visite à une connaissance installée à Constantinople. En réalité, elle a résolu de faire le tour du monde. Elle en fera même deux, et ne s’arrêtera de voyager que pour mourir, quinze ans plus tard. Ida Pfeiffer, finalement, sera abattue par une autre femme : chassée de Madagascar par la reine Ranavalona en 1857 pour s’être imprudemment mêlée d’un complot de palais, elle meurt le 28 octobre 1858 des séquelles d’une fièvre contractée dans la grande île.

4 commentaires:

  1. Une admiratrice imprévue d'Ida Pfeiffer : Colette. Elle écrivait à une amie : "As-tu lu les livres d'Ida Pfeiffer ? Merveille !"

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  2. Serait-il possible de voir un de ses portraits s'il vous plaît?
    Cordialement,
    C.M

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  3. La gravure que j'ai placé devant la bio est censée être un portrait d'Ida Pfeiffer en pleine action. Son portrait réel ne rend pas justice à son charme, c'est le moins qu'on puisse dire...C'est prouquoi je l'ai évité.

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  4. Quel livre d'Ida Pfeiffer conseilleriez-vous de lire ? Merci d'avance !

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