Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



lundi 11 octobre 2010

C’est sur prescription médicale qu’Isabella Bird entreprend son premier voyage : elle vient de passer ses quarante ans, à l’été 1872, quand un médecin lui conseille de partir outremer pour oublier le mal de dos qui la force depuis son enfance à vivre cloîtrée. Conseil judicieux : après une traversée mouvementée vers l’Australie, cette fille de pasteur écossais découvre le plaisir du danger et de l’errance ; Plus jamais elle ne s’arrêtera, sauf pour un bref mariage suivi d’un long veuvage. Pour lire la suite, cliquer sur Plus d'Infos.
Après l’Australie, elle visite Hawaï, où elle découvre la tenue que les femmes de colons portent pour visiter leurs plantations, sorte de longue et vaste jupe culotte qui leur permet de monter à cheval califourchon tout en restant féminine. Or son mal de dos a toujours interdit à Isabella la posture en amazone, et donc l’équitation. A Hawaï, elle découvre qu’elle peut être une cavalière infatigable sans déroger de son statut de femme respectable. Ainsi vêtue, en plein hiver 1873-1874, elle va entreprendre un long voyage à travers les montagnes Rocheuses enneigées, dans ce qui est alors le Far West. Sa seule compagne est sa petite jument Birdie.
Les aventures d’Isabella Bird sont connues grâce aux récits de voyages qu’elle a publiés, mais aussi par l’abondante correspondance qu’elle adressait à sa sœur, Henrietta, demeurée en Ecosse. C’est ainsi qu’on connaît le dilemme amoureux que connut cette demoiselle très victorienne dans le Far West des trappeurs, cow-boys et Indiens. Alors qu’elle est l’hôte d’un rancher dans la région de Pikes Peak, elle rencontre un hors-la-loi et poète irlandais, Jim Nugent, qui, après quelques semaines d’une amitié orageuse, lui demande de rester vivre avec elle. Sensible au charme du desperado, la voyageuse résiste cependant et reprend la route ; elle est attachée par-dessus tout à sa liberté, et plus consciente des dangers d’une telle union que de ceux de sa vie aventureuse.
Le succès du récit qu’elle tire de son périple : Vie d’une dame dans les Rocheuses, sorti en 1879, l’encourage à repartir. Le voyage sera désormais pour elle une profession. Equipée d’un oreiller gonflable, d’une moustiquaire, d’une baignoire en caoutchouc, et de ses trois tenues (un tailleur de tweed anti-froid, son bloomer d’équitation et l’incontournable robe de soie), elle part pour le Japon (où elle visite les Aïnous de Hokkaido, puis pour la Malaisie. Nouveau retour, nouveau livre. La mort de sa sœur et un bref mariage avec le révérend Bishop la gardent un temps dans les îles britanniques, puis, à peine est-elle veuve, en 1889, elle repart, cette fois pour le Cachemire, le Tibet, la Chine, Corée, et enfin vers le Maroc, malgré son âge, soixante et onze ans. Elle meurt peu de temps après son retour, le 7 octobre 1904.

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