Entrez dans l'aventure au féminin...

Aventurières, voyageuses, exploratrices, globe-trotteuses... Elles existent, vous les avez rencontrées - peut-être en êtes-vous une.

Mais savez-vous qu'elles ont toujours existé ? Longtemps avant Alexandra David-Néel, longtemps avant Isabelle Eberhardt ?

En 1850, déjà... et même avant. Ida Pfeiffer, Isabella Bird, Gertrude Bell, Jane Dieulafoy... et tant d'autres. Ce blog leur est consacré ; aidez-moi à l'enrichir avec les histoires vraies que vous connaissez, et des questions auxquelles je m'efforcerai de répondre.



dimanche 14 octobre 2012

Fanny Loviot a-t-elle menti ?



Le livre de Fanny Loviot est un des plus vivants de la littérature de voyage au féminin. Ma captivité dans les mers de Chine raconte les incroyables aventures d’une jeune lingère parisienne partie du Havre vers San Francisco en 1852 pour faire fortune dans le commerce. Tempêtes, incendies, « excursion » vers les villes minières de Californie, nouveau départ vers Sumatra, rencontre avec les pirates, captivité… Rien ne manque à ce récit enlevé qui eut en son temps un grand succès. Pendant longtemps, il  fut considéré comme exact, mais aujourd'hui, on soupçonne Fanny (ou son rewriter) d’avoir quelque peu déformé la vérité :  sans doute, au lieu d'une petite commerçante en quête d'une vie meilleure, faut-il voir en elle une prostituée dont la France s'est débarrassée dans le cadre de la Société des lingots d’or… Son récit n'en est pas moins passionnant, au contraire !

Les Carnets de l'exotisme - L'exotisme au féminin "Fanny Loviot chercheuse d'or au Far West", par Jean-Paul Bouchon.
Léon Lemonnier La Ruée vers l'or en Californie, Gallimard, 1944
Ma captivité dans les mers de Chine, par Fanny Loviot, préface de Gilles Lapouge
et pour en savoir plus sur les voyageuses françaises, voir le livre de Françoise Lapeyre.

2 commentaires:

  1. C'est un point de vue purement littéraire, mais j'ai dans l'idée que ce n'est pas important si son texte est un mensonge. Il prouve seulement qu'il y avait un public prêt à l'accueillir, à le lire et, sans doute, à l'apprécier. Ça montre une ouverture sur l'aventure au féminin.

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  2. Bonsoir,

    Concernant son périple entre Le havre et San Francisco - l'épisode que je connais de savie - , Fanny Loviot est en effet une sacrée menteuse, par omission volontaire, par imagination et par approximation. Il suffit de confronter son récit aux archives de l'époque pour s'en convaincre. Il n'en reste pas moins vrai que son récit est enlevé, agréable, impressionniste. Quant à la vérité, il est permis de douter de tout, au vu du nombre d'arrangements avec le réel attesté par le recoupement des archives.

    Au plaisir,

    Jean-François Miniac.

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